L’Art Nouveau vu par Robert Lefebvre

Les beaux meubles ne manquent pas chez Robert Lefebvre. Et pour la majorité, c’est lui qui les a fabriqués, souvent en s’inspirant de l’Art Nouveau.

C’est que depuis son voyage en France, à Nancy plus précisément, les meubles de cette époque (1890 jusqu’à la Première Guerre mondiale) fascinent l’ébéniste, notamment par ses rondeurs et ses courbes.

Robert utilise toujours du bois qu’il bûche lui-même sur la terre familiale de Saint-Félix-de-Kingsey (qui appartient désormais à son fils). Des arbres qu’il choisit méticuleusement et dans lesquels il espère voir jaillir de beaux motifs qu’il mettra en valeur. Il préfère même l’érable coti qui permet de faire ressortir des dessins qu’on dirait peints à la main tellement ils sont précis et bien faits. Mais non, c’est Mère Nature qui propose les motifs que Robert n’a ensuite qu’à mettre en valeur.

Cela fait en sorte qu’il utilise surtout de l’érable, du cerisier et, à l’occasion, son essence préférée, le pommier. Robert a même fabriqué des meubles avec du bois de pommiers plantés par son arrière-grand-père. Des pièces qui ont donc pour lui une grande valeur sentimentale.

Il s’inspire pour ses meubles de photos ou de dessins, mais fait lui-même ses plans en utilisant le nombre d’or qui fait en sorte que ses créations sont toujours bien balancées. Même qu’il offre des ateliers (au Club du bois franc à l’œuvre) pour enseigner cette règle qui demeure un mystère pour plusieurs.

Il est d’ailleurs bien actif dans ce club où il fait son bénévolat en partageant ses connaissances. Il faut dire qu’il fabrique des meubles depuis 2005 et son expérience est très appréciée.

Il a récemment construit une petite table inspirée d’une photo vue dans un livre. Bien entendu, elle est personnalisée avec son talent de sculpteur. Un autre meuble, un secrétaire, fascine par son mécanisme interne qui fait en sorte qu’en plus de la tablette frontale, des tiroirs et des classeurs installés de chaque côté se ferment grâce au mécanisme lorsque la tablette reprend sa place. Un bijou d’ingéniosité qui a nécessité plusieurs heures de travail et de réflexion. «Il n’y a rien à son épreuve», dit sa conjointe Nicole Marcotte. Il faut aussi voir sa chaise à trois pattes, qui glisse grâce à un mécanisme ingénieux sous un bureau qu’il a aussi construit.

«Quand tu ne te mets pas de barrières, ça va bien. Ce n’est pas parce que ça n’a jamais été fait que ça ne se fait pas», philosophe-t-il. Robert adore les défis de toujours créer quelque chose de nouveau, qui n’existe pas. C’est pourquoi il est prêt à imaginer de nouveaux meubles, que ce soit pour lui ou pour des clients. Et en le faisant selon les principes de l’Art Nouveau, il devient un bon ambassadeur pour ce style qui continue à l’inspirer. «Un style moins connu qui n’a pas duré très longtemps. Avec l’arrivée de l’industrialisation, l’Art Nouveau ne pouvait s’adapter à cette méthode de fabrication», ajoute-t-il.

On peut voir les créations de l’ébéniste au http://robert-lefebvre.com.

Source: Manon Toupin manon.toupin@tc.tc
http://www.lanouvelle.net/culture/2017/2/1/l-art-nouveau-vu-par-robert-lefebvre.html